Par : Marie-Neige DEMARES
(photos et textes)
©toutdroitsréservés
J’ai rêvé à des âmes égarées, qui tendent leurs mains de fumées Vers mes idées noires, vers mes idées blanches. Légères comme un souffle d’espoir, Qui étendent leurs phalanges sur ma peau glacée.
Marquée par hier et son passé gelé, j’ai glissé sur la vie comme on attrape froid. Courant pieds nus sur le désert aigri, j’ai pris les nuées dans mes bras maladroits.
J’ai croisé dans mon palais de glace, Des fantômes aux couleurs hivernales, Qui laissent quelque douloureuse trace, Lorsque s’installe une bise sur mon cœur nivéal.
Je sens la gelure grimper sur mes joues en colère, Craqueler la vitre de mon regard voilé. Blessée par la morsure du loup polaire, je rampe hagard sous des litres d’eau salée.
J’ai prié tous les soleils qui se lèvent, J’ai loué toutes les étoiles qui s’éteignent, Pour tenir la longue route de l’hiver, Pour ne pas finir à l’envers sous les toiles du sommeil.
Parfois le bleu humide de tes yeux, Brise la glace de mon être givré. Souvent, ma bouche timide embrasse les cieux. Mais toujours j’en ai les lèvres gercées.
Et la nuit quand mon sang se glace et que mon sang-froid se lasse. J’endors mon esprit loin de mon corps meurtri.
Afin que nos deux corps flottent dans le ciel frileux, Prisonniers d’un rigoureux hiver, Comme deux amoureux nés de neiges éternelles, Cristallisent l’instant fragile d’un réveil irréel.
Publié par marieneigepictures